12-11-2021
Dans le parc de la résidence Les Lucioles à Talence, on est trois. Un petit à ma gauche, une adulte à ma droite. L’adulte lance le fil de sa canne à pêche. Il se déroule sans qu’elle ne parvienne à le maîtriser. Je lui fais une démo, j’improvise des gestes super précis alors que je les découvre. Je jette la ligne, je stoppe mon lancée avec le pouce à l’endroit d’un engrenage, je rembobine à l’aide d’un moulinet. On remet nos cannes à pêches à zéro. On s’aligne. Je suis toujours entre les deux. Top, on lance. Le petit fait un flop, l’adulte un lancé bancal. Mon lancé de ligne est tout simplement fabuleux ! Le petit point jaune fluo en guise d’appât se pose délicatement en flottant sur l’herbe. Derrière nous, des commentaires émerveillés. Dans des bungalows, on me déclare vainqueur, on va me décerner le prix. Une équipe de régie prépare des documents, trois papiers à me remettre dont un compte-rendu et un chèque. Mon père est là et m’encourage à regarder combien j’ai gagné. 400 euros, il dit « C’est bien, c’est une belle somme. »
06-11-2020
J’arrive pour prendre une douche dans les douches publiques. Une dame m’accueille et me dit d’aller vers la cabine qu’elle me désigne. Elle me demande de ne pas utiliser mon propre savon à cause du virus. Le temps de me laver, la cabine est devenue une grande pièce. J’oublie mon téléphone sur une chaise en partant.
11-03-2021
Avec mon ostéopathe, je traverse une forêt tropicale humide. Je suis pieds nus. Puis elle me manipule. Je lui confie alors que je suis particulièrement attentif à certaines zones de mon corps ces temps-ci, depuis qu’une amie – ayant démarré une formation d’ostéopathie, et n’en étant encore qu’aux hanches et au crâne – m’a expliqué qu’une “tente de fibres” partait de l’intérieur des tempes jusqu’au sommet de la tête pour tenir le cerveau.
28-05-2021
Vers la route de Toulouse, j’emprunte un rond-point à vélo et à contre-sens en direction de Bègles, dans des petits dédales de rues. Je m’arrête devant un mur public en parpaings gris, et j’appelle la mairie. Une femme me répond « Monsieur M, monsieur vous devez être surpris que je vous réponde comme ça, justement j’étais sur votre dossier, vous vous demandez où ça en est ». Je commence à escalader le mur devant moi, vertigineux, tout en poursuivant la conversation dans un périlleux appel main-libre, étouffant mes efforts au maximum pour ne par intriguer mon interlocutrice. Je lui précise que j’appelle car je suis passé pour une histoire de carte d’identité. Je chevauche la crête du très haut mur, angoissant d’une possible chute, mais me dirigeant vers une descente encore plus périlleuse. « Il y a eu un problème de graphie lorsque ma collègue a recopié votre date de naissance, vous êtes bien né en 1997 ? – Non, en 1987. – Ah mince ». Je poursuis, m’accrochant des deux mains en me contractant pour descendre lentement le long d’un pan de 2,30 mètres environ, surplombant un vide de plus de six mètres. Je me dis que ce serait tragi-comique de tomber et de mourir à cet instant, au moment même où je parle avec une employée municipale de mes papiers d’identité et de ma date de naissance.
07-10-2023
C’est un spectacle d’arbre de Noël. On est plein, tout un public dans un auditorium. Moi, je suis sur un podium rond en moquette sombre parmi les sièges du premier rang, tout près de la dame ondulée rousse qui commence à chanter. C’est un jeu télé presque. Elle fait sa timide, bien que sa chanson monte en intensité. Moi je me redresse, je pointe un doigt en l’air et je me déhanche. C’est comme si je lui piquais la vedette. Je suis étonné de me sentir si désinhibé. Je regarde un peu les visages autour. La chanson se déploie encore, elle aussi quitte enfin sa zone de timidité. J’aperçois sa petite fille de cinq ou six ans assise dans un fauteuil qui regarde sa maman fixement, tellement fière.
12-03-2021
Dans le hall d’un cinéma parisien, avec Louis nous nous dirigeons vers la sortie mais décidons de recharger nos abonnements. Dans la file juste derrière nous, des quinquagénaires parlent de jeux vidéo. Ils cherchent une année. Je dis “1997”. On passe en caisse. D’abord Louis. Il en a pour 50 euros. Ça me semble très cher, je me dis que c’est Paris. À mon tour, je dois remplir un formulaire. Je demande un stylo au travailleur handicapé qui me fait face mais en trouve finalement un juste à côté de moi. Écrire la date est très laborieux, je rature beaucoup… je le fais remarquer au guichetier qui me confirme. On devine 21/03 et très épais et raturé 2017. Ça fait 20 euros.
29-05-2021
Avec Camille, on vide le coffre d’une voiture de bouteilles de bières vertes et vides mises dans des sacs. Un policier surgit sur le parking et surprend un dealer de shit juste à côté de nous. Je trouve ça injuste, mais on continue, sans rien dire. On grimpe dans le bâtiment parking + métro + RER à deux pas, avec Camille et Aïsha. En haut, avec Pierre on dit au revoir à Louis, et on rentre vers Bobigny. Je me dis qu’on aurait pu prendre le RER 4. Pierre m’explique “Entre ces deux arrêts-là ça s’agite tellement que les accordéons en caoutchouc m’ont déjà pincé les épaules !” Je lui dis que ça m’est aussi déjà arrivé, ça fait super mal.
31-07-2021
Deux hommes, frères ou associés, discutent avec moi, essaient de me convaincre. Ils ont apporté un prototype pour me montrer de quoi ils sont capables. C’est une sorte d’enseigne. Je regrette qu’il y ait un accent circonflexe malvenu sur le mot fûmer, mais je n’ose rien dire. Je décline l’offre et conserve le prototype. Il y a une autre négociation en cours avec eux, pas commerciale, et à laquelle est liée une amie, Annabel. Ils savent que je la connais. Pourtant, lorsque je la croise un peu plus tard avec eux, dans un dédale de couloirs aux murs vitrés, je fais en sorte qu’elle ne me voie pas. La honte me pousse à me cacher. Annabel est resplendissante, son large sourire est comme une publicité pour le bonheur. Cela me met mal à l’aise. Dans un parking, je retrouve une partie du prototype. Seul le mot fûmer, en rouge, dont j’enlève l’accent qui n’est qu’un simple tiret maintenu par un morceau de métal que je casse avec la main. Les deux hommes, toujours là, essaient tour à tour de me convaincre de je ne sais quoi.
06-11-2023
Dans un tram (B, mais rive droite en mode A géographiquement, mais longeant le fleuve vers l’estuaire, comme le B vers Bacalan mais en miroir, mais aussi un peu C c’est car il me permet de rejoindre la gare si je choisis le bon terminus ou m’arrête au bon arrêt) je remarque soudain un système de comptage de passagers près de la porte. Le boîtier a la forme d’une borne pour valider. Deux écrans sont complétés par une sorte de petit buste métallique, ça doit fonctionner avec un réflecteur, un laser, un truc du genre et être relié à la borne de validation. C’est pour vérifier les statistiques de fraude sans doute. Je fais remarquer la machine à un passager. Ça me distrait suffisamment pour que je loupe mon arrêt. Merde j’allais déjà avoir mon train ric-rac. Comme je m’en suis rendu compte assez vite et me sens assez réactif, je tente d’attraper le tram en sens inverse à l’arrêt suivant. Je descends mais rien à l’horizon. Sept minutes d’attente ! Je vais essayer à pied. Le tronçon est finalement assez long jusqu’à l’arrêt précédent. Tout en marchant je commence à me l’avouer, mon train sera parti sans moi, pffff.