09-05-2021
Je traverse des rues en roulant à vélo, en altitude. Il y a beaucoup de relief, je prends quelques virages dans l’est de la France. Je me dis que Pierre a raison. Ça va vite, l’effort n’est pas insurmontable. Je passe sur un terrain de gravier qui se prolonge par une route très pentue. J’entre dans un tunnel spécial. Des véhicules sont garés, c’est un parking-ascenseur. Un homme m’aide à me faire une place en déplaçant une rangée de vélo-barrières.
16-04-2021
Tout près de la fenêtre de mon appartement au 4ème étage de la rue du cancera, j’entends une conversation inhabituellement proche. Je me penche pour regarder. Il y a une crue vraiment spectaculaire, l’eau est montée jusqu’à la rigole de zinc de mon étage et le courant est calme. Le ciel est bleu. Il fait doux. Les voix que j’entendais sont celles de deux personnes qui discutent tout en dérivant vers la Garonne sur un radeau minimal semblable à une porte. J’ai peur que l’eau monte encore et entre en débordant par mes fenêtres. En m’imaginant les trois étages de ville engloutie, si paisibles malgré la catastrophe en cours, je déplace mes livres pour les protéger d’un dégât qui approche. L’eau qui commençait à s’infiltrer par ma moquette en un bruit pétillant cesse de transpercer. L’écume se dissout. Le niveau baisse brutalement et l’on voit réapparaître jusqu’au second étage. Un fourgon est coincé sur un balcon de l’immeuble d’en face. Des ouvriers se demandent comment ils vont gérer tout cela. La décrue se poursuit, lentement.
11-01-2022
Je me réveille pour faire pipi dans un avion de nuit. Il y a des turbulences, et comme dans un vaisseau spatial, je m’accroche à une poignée pour ne pas voler en apesanteur. Je remarque une bibliothèque géante de Tintin et Milou. Nous faisons une escale en Écosse. Je suis avec Léo et Kim et notre destination est le Pérou. Le temps d’une balade en ville, nous achetons des pulls. On croise des chatons minuscules. Sur la route je dis à Léo que je voudrais prendre un immeuble en photo, mais n’ai qu’un appareil portable sans pile. Un peu plus tard, j’embrasse un suédois et le tartine d’anti-cernes. Puis nous allons visiter un salon de thé où des suédois font des desserts bizarres, genre de la pâte de banane et de flocons d’avoine. On croise à nouveau les petits chats, leur mère est une grande chienne marron. En retournant vers l’avion nous croisons encore un chat, vraiment minuscule, ainsi que le suédois plein d’anti-cernes. Il va prendre soin des chatons. Léo précise : « Nous on doit retourner dans l’avion pour se faire un bon repas ».
12-03-2023
Avoir loupé toute cette série d’arrêts de tramway sans m’en rendre compte — merde ! je tente de reprendre le tram en sens inverse […] je dévale une grande rue en pente, comme sur un bobsleigh invisible, je trace. C’est ultra dangereux aux intersections. Pour freiner, éviter d’éventuels véhicules arrivant à la perpendiculaire, je dois me pencher avec vigueur sur le côté gauche.
15-04-2021
Déambulant lentement dans une queue vers la caisse d’une épicerie chinoise, j’aperçois un vase à 492 euros. Ça me paraît vraiment exagéré. Mon professeur d’arabe fait partie des clients. Il est proche de la caisse et regarde lui aussi des articles tout en avançant. Il tombe sur Le livre des réponses. Je suis au niveau d’un poteau carré sur lequel la sculpture en bois de trois visages africains est accrochée. Mon professeur pose une question à une première personne, juste devant lui. Tout en feuilletant le livre sans le lire, l’homme crépu répond “Mohamed”, ce qui prouve que le livre fonctionne. Puis mon professeur s’adresse à moi, me proposant de poser une question devant tout le monde. Je n’ose pas vraiment. Il explique alors de vive voix qu’il fait partie de ma vie (sa façon de dire qu’on se connaît). Il précise “Pose une question… raciale” et donne l’exemple de mes liens familiaux “une question sur tes racines ivoiriennes-libanaises”. Je réponds que je peux essayer mais que c’est difficile à formuler. Je pose la question, par saccades “Est-ce que Téta, ma grand-mère, a déclaré la naissance de mon père au Liban ?”
19-04-2021
Je suis à un arrêt de métro avec plusieurs personnes dont Guillaume. J’ai une super doudoune jaune et une écharpe bleu. Je suis très fière. Je dois partir et je sais que j’ai deux possibilités. Soit je rejoins Amélie et d’autres personnes, qui campent dans la nature. Des chemins zigzagant au milieu des collines me viennent en tête. Le camp se situe en haut d’un plateau sur une grande pierre plate. Il y a une tente et des vêtements qui sèchent au milieu de la forêt. Soit je rejoins Caroline et Jessica qui sont en train d’ouvrir un squat artistique en haut d’une tour.
22-08-2020
J’attends le tramway parmi une foule bondée. Ma destination ne me préoccupe absolument pas. Pour éviter la cohue qui se prépare contre le véhicule, je décide d’aller d’un pas vif vers la station précédente. Je suis tout fier de mon stratagème. Il n’y a hélas pas moins de monde à cet arrêt. À l’intérieur d’une rame, debout entre deux duos de deux sièges. Une femme d’une cinquantaine d’année est masquée et assise. Je regarde le fauteuil vide à côté d’elle. Je croise son regard ; elle me fait signe de m’assoir, l’air de dire « ça suffit, c’est déjà pas mal ça » elle me montre nos masques, mon masque, son masque, le fauteuil. Je souris sous mon masque. Un peu de promiscuité. Je suis heureux de voir que les rapports humains se simplifient. Dans l’allée s’agite un grand chien roux frisé, il tire sa langue rose. Nos regards nous interceptent. Le sien est si intense, on dirait qu’il a trouvé en moi un super copain. Je me dit que cette femme est sa maitresse. C’est un chien d’un genre lévrier bâtard ondulé, orang-outan, jouet pour enfant, poney. Bien sympa.
29-08-2023
Tout en marchant, traversant des passages, sur des quais élargis, je chante « Le petit train » de Les Rita Mitsouko dès qu’un tram passe à côté de nous. Je me trouve très drôle et malin de sarcasmes.
17-03-2023
Cet ascenseur que j’avais emprunté un peu plus tôt se comporte maintenant de façon trop flippante. Il avance à l’oblique, sur une pente. Rrrralentit. Rrrrrecule. La lumière diminue, grésillant. L’ascenseur s’arrête. La lumière s’éteint.