12-03-2021
Une fille siffle un h/appeau étrange, face à un mur / colline / rambarde / falaise. Elle doit avoir perdu un oiseau. Plus loin je n’entends déjà plus le son de ce/t h/appeau. Mais un chien aboie, plus loin encore. Lui doit l’entendre. Le long de cette rue, de plus en plus urbaine, je monte-descends. Une voiture de filles ne me cède pas la priorité à une intersection, et va finalement se garer à peine plus loin dans un parc / espace vert, trajet de cinquante mètres.
19-04-2021
Je suis à un arrêt de métro avec plusieurs personnes dont Guillaume. J’ai une super doudoune jaune et une écharpe bleu. Je suis très fière. Je dois partir et je sais que j’ai deux possibilités. Soit je rejoins Amélie et d’autres personnes, qui campent dans la nature. Des chemins zigzagant au milieu des collines me viennent en tête. Le camp se situe en haut d’un plateau sur une grande pierre plate. Il y a une tente et des vêtements qui sèchent au milieu de la forêt. Soit je rejoins Caroline et Jessica qui sont en train d’ouvrir un squat artistique en haut d’une tour.
13-03-2021
C’est presque l’heure du couvre-feu, il y a plein de gens dehors qui profitent des derniers instants. J’accompagne Pierre chercher un truc dans une pharmacie-librairie. Au moment de passer en caisse, il y a la file des acheteurs et juste derrière, celle des accompagnateurs, séparées par du ruban de plastique rouge et blanc, et des plots métalliques. Je vais l’attendre au fond, dans un espace rempli d’étagères de livres. Je feuillette un livre de cartographie. Une dame pète-sec m’interpelle « – Jonathan ». Elle est du magasin, et nous précipite Pierre et moi à quitter les lieux. On avance dans les allées de la galerie marchande. Je demande à Pierre s’il a déjà payé 38 euros en pièces de 20 centimes. Nous voilà dans un lit au rez-de-chaussée, près d’une fenêtre donnant sur la rue. À travers des rangées de voitures, sur le trottoir d’en face, je vois un homme et une femme qui s’installent à même le sol. L’homme est assis, torse nu, et sort un énorme sexe. Je dis à Pierre de regarder. La femme commence à être toute excitée et finalement, l’arrivée de piétons calme leurs (h)ardeurs. J’ai peur qu’ils me voient, voyeur.
02-06-2021
Pierre attache son vélo à un canapé mou avec un grand cadenas (sans relier aucune partie du vélo) dans le hall d’un cinéma. C’est le cinéma des halles de Pey Berland, une grande structure de verre, semblable à une serre, ou au Grand Palais, remplaçant la cathédrale. On entre. On s’installe dans une nacelle de métal peinte en vert olive. Notre assise se promène dans tout l’espace vitré, rempli de plantes. La structure métallique qui nous retient semble frêle. Un grand écran est installé sur l’un des côtés. Il y a aussi des promeneurs au sol, des buissons, des cactus, des gens assis sur des gradins statiques plus classiques.
02-08-2021
Le long d’une rivière très boisée, à Paris, des végétaux s’animent. L’eau coule entre les acacias, les chênes. Un branche de glaïeul coupée avance sur l’eau avec une énergie certaine. Parfois même, elle sort de la rivière et rampe sur un tapis d’humus, de feuilles en décomposition. Elle grimpe à un tronc, serpente, s’accroche à une branche et replonge. Ici, une fleur court se travestir en se faufilant dans une autre, inerte. Une stratégie de camouflage encore jamais observée. Dérivant sur les eaux calmes, cette végétation semble aller vers un objectif, déterminée. La ville commence à se révéler par un reflet. Dans les ondulations aquatiques, c’est l’image de la tour Montparnasse qui surgit. Puis je la vois directement, entre les branchages et les immeubles du premier plan. Les feuilles, les tiges, les iris échappent discrètement au flottement habituel de l’écoulement des flots.
18-10-2021
Dans une rue, j’avance avec un cortège de manifestants sans slogan ni pancarte. Une jeune femme tient une arme et ça ne m’inspire pas confiance.
22-10-2021
Me voilà tel un vieil homme dans le désert. Je suis saisi Ah ! j’ai du sang dans la tête, j’ai mal. Je conclus. Voilà, c’en est fini. Alors je cherche une dernière posture. M’allonger… sur quels rochers ? Sur quel sable ? Un peu de confort et de réconfort, se détendre, se laisser partir, détendu…
29-05-2021
Avec Camille, on vide le coffre d’une voiture de bouteilles de bières vertes et vides mises dans des sacs. Un policier surgit sur le parking et surprend un dealer de shit juste à côté de nous. Je trouve ça injuste, mais on continue, sans rien dire. On grimpe dans le bâtiment parking + métro + RER à deux pas, avec Camille et Aïsha. En haut, avec Pierre on dit au revoir à Louis, et on rentre vers Bobigny. Je me dis qu’on aurait pu prendre le RER 4. Pierre m’explique “Entre ces deux arrêts-là ça s’agite tellement que les accordéons en caoutchouc m’ont déjà pincé les épaules !” Je lui dis que ça m’est aussi déjà arrivé, ça fait super mal.
30-05-2022
Des caves immenses, très hautes de plafond. On y descend par un escalier très long, très abrupt. L’an dernier, dans ce lieu, était élevé un taureau. J’ai arrêté de m’en occuper et il est sûrement mort de faim. En tous cas on ne le voit plus. À la première salle immense succèdent beaucoup d’autres salles où il fait très sombre. Elles ne sont pas cartographiées. Pour voir le taureau, il fallait attendre qu’il vienne dans la première salle, un peu plus lumineuse. On me confie l’élevage d’un ou plusieurs nouveaux taureaux. Je suis content et en même temps un peu ennuyé d’avoir laissé mourir un animal l’année précédente (ce que je suis le seul à savoir). Mais quand je veux descendre aux caves pour construire une clôture, je me rends compte qu’elles sont devenues dangereuses : un géant à tête de taureau y vit désormais. Je le sais, sans l’avoir vu. Je remonte des caves. J’arrive dans un grand hall luxueusement décoré, si haut de plafond que deux passerelles superposées le traversent, séparées l’une de l’autre de plusieurs mètres. Du plancher, en sautant, je m’accroche à la première et m’y hisse à la force des bras. La passerelle est très éclairée, fermée par des grilles ouvragées. Une moquette ou un tapis rouge en recouvre le sol, et des sortes de portiques rituels asiatiques, derrière lesquels on voit des portes pleines, en forment les extrémités. Je suis davantage en sécurité sur la passerelle qu’en bas, même si j’ai peur de voir arriver cet homme à tête de taureau, furieux… S’il passait la porte, il ne pourrait de toutes façons pas franchir le portique…