22-10-2021

Me voilà tel un vieil homme dans le désert. Je suis saisi Ah ! j’ai du sang dans la tête, j’ai mal. Je conclus. Voilà, c’en est fini. Alors je cherche une dernière posture. M’allonger… sur quels rochers ? Sur quel sable ? Un peu de confort et de réconfort, se détendre, se laisser partir, détendu…

28-05-2021

Vers la route de Toulouse, j’emprunte un rond-point à vélo et à contre-sens en direction de Bègles, dans des petits dédales de rues. Je m’arrête devant un mur public en parpaings gris, et j’appelle la mairie. Une femme me répond « Monsieur M, monsieur vous devez être surpris que je vous réponde comme ça, justement j’étais sur votre dossier, vous vous demandez où ça en est ». Je commence à escalader le mur devant moi, vertigineux, tout en poursuivant la conversation dans un périlleux appel main-libre, étouffant mes efforts au maximum pour ne par intriguer mon interlocutrice. Je lui précise que j’appelle car je suis passé pour une histoire de carte d’identité. Je chevauche la crête du très haut mur, angoissant d’une possible chute, mais me dirigeant vers une descente encore plus périlleuse. « Il y a eu un problème de graphie lorsque ma collègue a recopié votre date de naissance, vous êtes bien né en 1997 ? – Non, en 1987. – Ah mince ». Je poursuis, m’accrochant des deux mains en me contractant pour descendre lentement le long d’un pan de 2,30 mètres environ, surplombant un vide de plus de six mètres. Je me dis que ce serait tragi-comique de tomber et de mourir à cet instant, au moment même où je parle avec une employée municipale de mes papiers d’identité et de ma date de naissance.

19-06-2021

Un grand trajet, très rapide, par des bus de pensées, de Saint-Médard-d’Eyrans à Talence, en passant par Villenave-d’Ornon, la route de Toulouse, des départementales, jusqu’à ce que j’entre dans un parc assis sur mon vélo. Le sol est en gravillons blancs. Je suis avec d’autres personnes à ma gauche, également à vélo. Je réalise soudain que je rêve et suis suffisamment engourdi pour ne pas m’éjecter et dissiper la scène. Je n’arrive pas bien à voir les gens à côté de moi ni le ciel et me concentre alors sur mon pédalier, mes jambes et le sol. Je décide de m’envoler. J’accélère et je cabre. Après deux ou trois essais infructueux mon vélo décolle. Ça ne va pas bien haut. Je m’accroche au guidon. La roue avant est plus haute que la roue arrière, ça penche.

19-08-2020

J’entre dans un appartement : moulures, parquets anciens, hauteur sous plafond. Il commence à faire jour, il pleut des cordes. Je me réfugie là. Tout est vide, ni humain ni objet. Je suis seulement éclairée par la lumière naturelle. Je traverse le salon. Derrière les grandes fenêtres, pluie battante. Un grand courant d’air frais et humide m’incommode. Je traverse un couloir sombre, jusqu’à une petite chambre. Le courant d’air glaçant me poursuit. Ou c’est moi. Je m’approche, une petite fenêtre oscillo-battante 30 par 50. Mon regard passe à travers, et je vois un immeuble en vis-à-vis. Nous sommes séparés par une route à double sens. C’est un grand immeuble, ancien, en pierre de taille. Il doit faire 6 étages. Moi, face à lui, je dois être au 4ème. Soudain, je croise le regard d’une personne déguisée en hérisson. Son déguisement est extrêmement bien fait : les jambes en collant beige, la base du corps-animal part des fesses-humaines pour s’arrondir et finir au sommet de la tête du type-silhouette. Le visage du hérisson se mêle au visage du costumé, si bien que je ne peux absolument pas l’identifier. Cette personne est debout, sur le toit-terrasse sans garde-corps de l’immeuble voisin. Là, hérissé, et à peine sorti d’une fenêtre. À l’arrière-plan, on remarque le houppier d’un platane, d’un quartier qui semble être cours d’Albert, à Bordeaux. Le hérisson me regarde, titubant sur 3 pas, fumant sa cigarette. L’atmosphère est celle d’un petit matin. Il rentre d’une soirée bien arrosée. Il a l’air d’aller mal, on dirait qu’il est venu ici faire le point à l’abri des regards. Ou se défenestrer ? Est-il résigné ? Mais là, il trébuche. Son corps bascule contre la façade, il chute, son costume s’accroche à une poutre en fer. Une seconde ça l’agrippe… et le costume craque, le corps poursuit, accéléré, pour s’écraser sur le trottoir, à côté d’une cabine téléphonique. Je le vois au sol, c’est une femme brune, cheveux mi-longs. Elle se relève, regarde en hauteur, dans ma direction, une expression de désespoir, le sang qui coule sur son front. Elle tombe morte dans les bras d’une passante. 

08-10-2020

Sur les quais, ambiance Bordeaux, Porto. C’est marée haute, des vagues énormes ! On est un groupe d’amis et de famille tout mélangé. Quelqu’un propose d’aller manger portugais. Tout le monde trouve ça super insolite et est d’accord. Malika, Patrick, les autres, tout le monde. Tout le monde, sauf une personne qui reste plantée là avec sa couronne et ses escarpins dorées : la reine ! Elisabeth refuse de manger portugais ! – Allez, insista l’un de nous qui avait sans doute faim. Allez, on y va ! C’est décidé ! Il n’en est pas question, répondit la reine. Je décidai d’intervenir : – Allez venez, c’est une cuisine très fine… Je négligeai d’ajouter la formule Sa majesté. Sans dire mot, la reine prit ses cliques et ses claques, m’obligeant de courir après. Elle faisait un caprice ! La petite dame trébucha et fit exprès beaucoup de bruit. Je la ramassai comme si elle était une poupée et nous entrâmes dans une maison, en direction d’une chambre. Feignant une migraine pour montrer qu’elle n’était pas contente, la reine se laissa tomber en arrière sur un lit couvert d’un édredon, doré comme la couronne sur sa tête, doré comme les chaussures à ses pieds qui dépassaient du bord du lit. Elle se ficha d’être allongée à moitié sur une bosse et ne s’inquiéta pas, bien sûr, que la bosse était un dormeur !

29-03-2021

On entre dans une maison avec ma sœur pour y transmettre un chat roux clair à une femme, déjà en présence de deux chats. Elle a un distributeur de croquettes en bandoulière. Elle leur distribue d’une façon très professionnelle, en restant debout sans toucher ni les croquettes ni les chats avec les mains. La maison est vide d’éléments domestiques. Elle verrouille la gueule du chat roux juste avant qu’un homme entre et le récupère gentiment. Je leur souhaite une bonne mission, à l’homme et au félin, pensant que cette maison héberge et protège des chats qui accompagnent des hommes « sur le terrain ». L’homme, avec le chat dans les bras répond « ma mission du moment, c’est le weekend ».

31-03-2021

Dans une rue, avec Mathieu et Cyril, au-delà de l’heure du couvre-feu, on se décide finalement à rentrer, mais on réalise qu’on s’est beaucoup éloignés. Alors qu’on passe à côté d’un renfoncement, dans la rue, on aperçoit une voiture de police. On file se cacher. On se faufile entre les voitures, on passe sous un grillage entaillé, ça nous griffe. Je me mets à plat ventre tout en entendant les policiers approcher.

17-04-2021

Je prends part à un rassemblement, qui a lieu dans un espace entre forêt et friche industrielle. Je suis entourée d’images et de sérigraphies. Elles sont en vente pour financer je ne sais quel projet. Je suis chargée de la vente. Tout est rangé dans un placard en métal, l’un de ces vieux placards indus que l’on trouve dans les bureaux des entreprises. Un collectionneur arrive. Je lui présente des images. Il souhaite en voir d’autres, qui sont difficilement accessibles. Je sors des affiches que j’ai créées il y a plusieurs années. Je suis un peu gênée de sortir ces impressions d’autant plus quand je comprends que ce n’est pas ce que recherche le monsieur. Je fouille mieux et je me rends compte que le placard dans lequel étaient les print en vente ne contient que des affaires à moi. Les autres sont définitivement inaccessibles.

05-11-2020

Janine me conduit en Espagne, une ville sur la côte, au nord, dans sa coupée sport rouge comme un ongle. Je visualise la cartographie, de Cenon à notre point d’arrivée… Morcilla ? Morceguilla ? On voyage dans la Hyundai. On franchit une première montagne dans un rebond vertigineux. On arrive au sommet. On bascule vers une première plaine en contre-bas. La voiture tombe dans le vide, ce qui n’inquiète absolument pas Janine qui fixe droit devant, sereine, souriante. On doit atteindre le sol. Voilà. Le trajet se poursuit. On franchit deux autres sommets de la même façon. Le troisième m’effraie tellement que je… (micro-éveil)… Janine me propose que l’on parte en Espagne, mais il me semble pourtant que l’on a déjà fait ce voyage. Des images de cartographies me reviennent, Cenon, la côte espagnole, une autoroute nommée ici « funéraire » comme un funiculaire funèbre. J’ai un mauvais pressentiment. Cette impression d’une possible cascade fatale, un crash dans la montagne me bloque. Je ne veux pas lui dire oui. Mais, n’y allons pas.

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