31-05-2022

Voilà le Machu Picchu ! C’est magnifique… Je ne savais pas qu’on trouvait un endroit si merveilleux sur Terre. Il y a un fragment de montagne volante, assez haut dans le ciel sur ma gauche. Je le vois à contre-jour, une présence ombragée. Sur l’une de ses tranches, cet amas triangulaire et minéral est ensoleillé. Variations de lumières et d’ombres intenses. Jour-nuit. Je frôle un autre pan du massif, un sommet gigantesque qui se confond avec le ciel, se dissout entre le bleu, les roches et les nuages. Cette montagne-ci est liée au sol par quelques points de contact très étroits. Je marche tout près d’un endroit où la base forme des arches. Si jamais cette montagne se renversait sur son flanc, d’ici je ne risquerais rien. Dans une cavité, je m’enfouis. Je mets mon masque en peau de visage d’animal, restant près de l’alcôve. S’approchent alors des Libanais venus de loin qui veulent savoir si la caroube permet… Une question de santé me semble-t-il… Je ne comprends pas bien leur interrogation, je réajuste mon masque et leur fais répéter… Non, vraiment, je ne comprends pas… 

14-04-2021

Je passe un concours pour être curatrice, quelque chose comme ça, dans une institution d’art contemporain. J’entre dans un bâtiment chic, ambiance vernissage huppé avec Marina. Je sais d’emblée que je n’ai aucune chance de me mesurer à elle dans les domaines demandés, cela m’enlève toute pression. Marina vaque à des salutations mondaines, je zone de droite et de gauche. Je suis détendue. Je trouve Colas et Angélique, une fille qui était au collège avec moi. On parle du concours. Angélique parle beaucoup, elle utilise des mots conceptuels. Je suis surprise et m’éloigne. L’ambiance vernissage se transforme en ambiance club, la lumière se tamise. Je pousse une porte et me retrouve dans un espace plus crusty. Trois métalleux sont assis à une table, ils discutent en finissant une bouteille de punch dans une bouteille en plastique. Je pousse une autre porte et me retrouve à l’extérieur sur une place de village. Quelques voitures sont garées. Je me retourne et remarque que la porte par laquelle je viens de sortir est l’entrée d’un PMU. Je m’approche. Elle est fermée. Je frappe. Un homme métis vient m’ouvrir. Il me laisse entrer, on discute, on rigole. Ambiance total clubbing à l’intérieur. Jean, tout feu, tout flamme, habillé de noir, accourt vers moi. Il est content de me voir, me prend dans ses bras. Il veut me présenter le propriétaire du club qui est derrière le bar. C’est l’homme qui m’a ouvert la porte. On se sourit. Sentiment d’acceptation. Jean me dit qu’il veut me montrer quelque chose. On sort par une nouvelle porte et on arrive sur une petite place sur laquelle se trouve une bouteille remplie d’un liquide jaune un peu dégueulasse. Un pistolet à eau, ultra coloré et ultra grand, surgit dans les mains de Jean qui vise la bouteille en virevoltant. C’est drôle, on s’amuse. On décide quand même de rentrer car le concours nous revient en tête. Lorsqu’on rentre dans le bâtiment, l’ambiance est en effet celle d’un examen, sauf qu’il n’y a personne. On est en retard. Je suis détendue. On cherche où on doit aller et Jean me montre une liste sur laquelle est noté un lieu. Il me dit d’aller dans ce lieu, mais je ne veux pas. Il est important pour moi de trouver mon nom sur une liste. Je rejoins Laurine qui me dit que Colas devrait dessiner dans le livre que l’on doit rendre. Quelqu’un oppose un livre dont les feuilles sont totalement blanches. Je vois ce livre qui se feuillette.

11-03-2021

Avec mon ostéopathe, je traverse une forêt tropicale humide. Je suis pieds nus. Puis elle me manipule. Je lui confie alors que je suis particulièrement attentif à certaines zones de mon corps ces temps-ci, depuis qu’une amie – ayant démarré une formation d’ostéopathie, et n’en étant encore qu’aux hanches et au crâne – m’a expliqué qu’une “tente de fibres” partait de l’intérieur des tempes jusqu’au sommet de la tête pour tenir le cerveau.

22-04-2020

Je suis rive droite, sur les berges. L’eau est juste là, facilement accessible, elle a l’air douce et calme, presque sans courant. Je reconnais cette courbe caractéristique, le méandre autour duquel la ville s’organise. Je me glisse dans l’eau. Il fait beau. Les façades des bâtiments de la rive gauche sont une sensation invisible. Tout, à l’horizon, est bas. Je nage dans une eau blanchie, comme par des limons calcaires et doux. Je suis le seul nageur, c’est très agréable. Je nage tranquillement, vers le sud. Mais je remarque une petite caméra flottante qui me suit. Une présence, comme téléguidée, dans mon sillage. Je m’arrête, je pense que j’ai pieds. Le fleuve ressemble à une fabrication plus qu’à une chose naturelle. J’attrape cette caméra, je la jette, pour reprendre aussitôt ma brasse sans être traqué. Quelques mètres plus loin, je réalise que je suis toujours suivi. Aux abords d’une sorte de muret, le niveau de l’eau diminue. Je décide de m’y planquer. Heureux de ma ruse, je jette un œil à la petite coque de plastique waterproof. Elle est stoppée, s’embourbe dans des volutes d’air qui se mêlent aux eaux du fleuve. Elle ne parvient pas à me suivre jusqu’ici, elle patine, elle s’étouffe. Je vois l’œil de l’objectif à travers une couche de plexiglas. Cette machine ressemble à un œuf, une sorte de drone aquatique.

23-04-2021

Mon père me ramène en voiture. Juste avant le pont Gambetta, après l’arrêt de tram Roustaing, nous nous apprêtons à tourner rue Linuit mais décidons de passer par un autre itinéraire. Mon père emprunte une voie sur la gauche à laquelle je n’avais jamais fait attention. Elle mène à un pont qui passe entre deux grillages puis se prolonge au-dessus d’un champ. Un peu plus loin, il passe au-dessus de la rocade. Ce pont parallèle est gigantesque, à embranchements multiples, ça m’impressionne. La voiture n’est plus qu’un châssis supportant nos fauteuils, et le chemin se poursuit dans une vrille par-dessus la rocade puis l’eau, la frôlant. Je m’inquiète pour nos affaires. Mon père me rassure “Il n’y a pas à s’inquiéter. Il faut faire confiance à la force centripète.” Nous avons avec nous, sur les fauteuils, des papiers dans des chemises transparentes, des lunettes mais aussi un parpaing. Par deux fois, les papiers tombent à la surface de l’eau. Je réussis à les rattraper en tendant les bras la première fois, puis carrément en me contorsionnant entre les pilotis d’un ponton en bois sur lequel nous nous réceptionnons. Je sors de ce ponton par un toboggan rouge et mon père par un escalier.

01-06-2020

Depuis une rue basse et resserrée type tronçon Nansouty-Victoire, je franchis le seuil d’un kebab vitré. Il y a un comptoir, et des panneaux pour commander à ma droite, rectangles de plastique brillant suspendus au plafond. Tout au fond, il y a une seconde grande baie, une vitrine sur la ville qui donne sur une sorte de cours de la Somme. C’est grand, c’est clair, c’est traversant. Ça se présente à moi. En un regard, je me retrouve dans un bus avec Françoise. Thomas m’appelle en visio sur mon téléphone. Je réponds. Il apparaît à travers plusieurs applis qui s’enchaînent, se déchainent. On dialogue. Je montre Françoise à la webcam, à Thomas dans l’écran. Je ne sais pas dans quel sens nous roulons, il y a des ambiances de trottoirs aux fenêtres. Ça roule, ça défile, ça révèle. Je sais qu’il y a quelque chose dans un sens comme une gare ou un centre … c’est un point qui aspire. 

15-03-2021

Je sors de l’immeuble, là où j’habite, à Mérignac. En face de mon immeuble, il y a juste devant le hall d’entrée un grand chêne américain. Je le vois depuis mon balcon au 7ème. Il s’incline pour que je le caresse. Je lui caresse les branches, les feuilles. Je vois qu’il est heureux car je lui donne de l’affection, il est content de partager avec moi. Moi aussi je suis contente. Quelqu’un sort du bâtiment, et sans faire attention, lui coince quelques branches dans la porte d’entrée de l’immeuble. Ça pince l’arbre, ça le stresse, ça l’angoisse. Je le calme. Je lui explique tranquillement que je vais l’aider. « Ne vous inquiétez pas ». Je lui sors ses branches de là. Il se redresse, tout doucement. Il retourne dans sa position verticale, car il s’était plié de plusieurs étages pour me dire bonjour.

16-04-2021

Je suis dans un espace sauvage, bordé d’arbres. Quelqu’un me dit qu’il faut rentrer. Ça m’est impossible car Katu est ici. Il est redevenu sauvage et court très vite avec d’autres chats. Je les vois filer dans tous les sens. La nuit tombe. Katu passe à côté de moi, je tends les bras et arrive à l’attraper. Je l’approche de moi en le cajolant. Il est tout maigre.

30-05-2022

Des caves immenses, très hautes de plafond. On y descend par un escalier très long, très abrupt. L’an dernier, dans ce lieu, était élevé un taureau. J’ai arrêté de m’en occuper et il est sûrement mort de faim. En tous cas on ne le voit plus. À la première salle immense succèdent beaucoup d’autres salles où il fait très sombre. Elles ne sont pas cartographiées. Pour voir le taureau, il fallait attendre qu’il vienne dans la première salle, un peu plus lumineuse. On me confie l’élevage d’un ou plusieurs nouveaux taureaux. Je suis content et en même temps un peu ennuyé d’avoir laissé mourir un animal l’année précédente (ce que je suis le seul à savoir). Mais quand je veux descendre aux caves pour construire une clôture, je me rends compte qu’elles sont devenues dangereuses : un géant à tête de taureau y vit désormais. Je le sais, sans l’avoir vu. Je remonte des caves. J’arrive dans un grand hall luxueusement décoré, si haut de plafond que deux passerelles superposées le traversent, séparées l’une de l’autre de plusieurs mètres. Du plancher, en sautant, je m’accroche à la première et m’y hisse à la force des bras. La passerelle est très éclairée, fermée par des grilles ouvragées. Une moquette ou un tapis rouge en recouvre le sol, et des sortes de portiques rituels asiatiques, derrière lesquels on voit des portes pleines, en forment les extrémités. Je suis davantage en sécurité sur la passerelle qu’en bas, même si j’ai peur de voir arriver cet homme à tête de taureau, furieux… S’il passait la porte, il ne pourrait de toutes façons pas franchir le portique…

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