02-08-2021

Le long d’une rivière très boisée, à Paris, des végétaux s’animent. L’eau coule entre les acacias, les chênes. Un branche de glaïeul coupée avance sur l’eau avec une énergie certaine. Parfois même, elle sort de la rivière et rampe sur un tapis d’humus, de feuilles en décomposition. Elle grimpe à un tronc, serpente, s’accroche à une branche et replonge. Ici, une fleur court se travestir en se faufilant dans une autre, inerte. Une stratégie de camouflage encore jamais observée. Dérivant sur les eaux calmes, cette végétation semble aller vers un objectif, déterminée. La ville commence à se révéler par un reflet. Dans les ondulations aquatiques, c’est l’image de la tour Montparnasse qui surgit. Puis je la vois directement, entre les branchages et les immeubles du premier plan. Les feuilles, les tiges, les iris échappent discrètement au flottement habituel de l’écoulement des flots.

08-04-2023

Je suis en haut de la tour Kennedy à Poitiers. Les toits sont remplis d’antennes. Je suis sur un chantier pour la mise en place d’une exposition d’art contemporain. Je suis au bord du toit et j’installe les enceintes pour de la diffusion de son. L’exposition traite du son. Je trébuche sur un fil et les enceintes chutent du 13ème étage. J’entends les cris en contrebas. Les enceintes sont à mi-chute, je décide de sauter dans le vide pour rattraper mon erreur. Je m’évanouis mais j’entends juste des gens se faire écraser par une multitude d’enceintes, amplis et tout autres objets. Je sens que je m’éclate en bas et me réveille, une première fois. Puis, je chute et tombe indéfiniment avant de me réveiller, plusieurs fois.

08-10-2020

Sur les quais, ambiance Bordeaux, Porto. C’est marée haute, des vagues énormes ! On est un groupe d’amis et de famille tout mélangé. Quelqu’un propose d’aller manger portugais. Tout le monde trouve ça super insolite et est d’accord. Malika, Patrick, les autres, tout le monde. Tout le monde, sauf une personne qui reste plantée là avec sa couronne et ses escarpins dorées : la reine ! Elisabeth refuse de manger portugais ! – Allez, insista l’un de nous qui avait sans doute faim. Allez, on y va ! C’est décidé ! Il n’en est pas question, répondit la reine. Je décidai d’intervenir : – Allez venez, c’est une cuisine très fine… Je négligeai d’ajouter la formule Sa majesté. Sans dire mot, la reine prit ses cliques et ses claques, m’obligeant de courir après. Elle faisait un caprice ! La petite dame trébucha et fit exprès beaucoup de bruit. Je la ramassai comme si elle était une poupée et nous entrâmes dans une maison, en direction d’une chambre. Feignant une migraine pour montrer qu’elle n’était pas contente, la reine se laissa tomber en arrière sur un lit couvert d’un édredon, doré comme la couronne sur sa tête, doré comme les chaussures à ses pieds qui dépassaient du bord du lit. Elle se ficha d’être allongée à moitié sur une bosse et ne s’inquiéta pas, bien sûr, que la bosse était un dormeur !

06-04-2023

Confus, je traverse la ville de Nantes qui ressemble à Rennes. Les grandes places et les grands boulevards s’enchaînent dans l’ambiance d’un soir d’été. De temps à autre il y a des petits groupes de manifestants sur ces places et dans ces avenues. Des petits cortèges d’une trentaine de personnes. Je vois des amis un peu plus loin sur la place après la prochaine avenue. Durant la traversée de cette avenue il y a un groupe de manifestants qui est nassé sur un large trottoir du côté droit de la rue dans le sens de ma marche. Les flics qui les poussent les font avancer dans ma direction. Je ralentis pour me caler sur leur rythme. Et tout en repoussant ce petit cortège sur le large trottoir, les casqués obligent les manifestants à retaper ce même trottoir, à enlever les pavés, recouler du ciment, et remettre de nouveaux pavés qu’ils leur donnent en queue de cortège, le tout copieusement arrosé d’insultes. Ces insultes deviennent des cris d’agacement. Des cris d’agacement pour une raison simple. Le ciment n’a absolument pas le temps de sécher quand vient le tour des flics de marcher sur ce trottoir trop neuf. Leurs grosses bottes écartent les pavés fraîchement posés pour ensuite s’engluer, trébucher et chuter ridiculement entraînant par effet domino la chute d’autres flics. Malgré les déroutes, il sont suffisamment nombreux pour poursuivre cette action de rouleau compresseur de la voie publique le moins efficace de la planète. Cependant il y a quelque chose de fascinant dans cette persistance masochiste et dans les visages hébétés des flics de tête de cortège qui ne peuvent que constater que les flics de queue de cortège tombent comme des playmobils. Le temps d’arriver à la prochaine place, mes amis sont partis. Tant pis on continue le chemin jusqu’à se rendre chez Virginie pour prendre un café. Quand j’arrive, Virginie me montre un objet plat en forme de demi cercle. Cet objet s’ouvre comme un livre et je découvre alors un jeu d’échecs Pokémon. Le seul pion que je distingue est un Pikachu avec une couronne. Virginie me demande de ramener ce jeu chez moi pour un autre ami qui l’avait laissé traîner chez elle. Je retourne dans la rue pour rentrer chez moi.

06-11-2020

J’arrive pour prendre une douche dans les douches publiques. Une dame m’accueille et me dit d’aller vers la cabine qu’elle me désigne. Elle me demande de ne pas utiliser mon propre savon à cause du virus. Le temps de me laver, la cabine est devenue une grande pièce. J’oublie mon téléphone sur une chaise en partant.

15-03-2021

Je sors de l’immeuble, là où j’habite, à Mérignac. En face de mon immeuble, il y a juste devant le hall d’entrée un grand chêne américain. Je le vois depuis mon balcon au 7ème. Il s’incline pour que je le caresse. Je lui caresse les branches, les feuilles. Je vois qu’il est heureux car je lui donne de l’affection, il est content de partager avec moi. Moi aussi je suis contente. Quelqu’un sort du bâtiment, et sans faire attention, lui coince quelques branches dans la porte d’entrée de l’immeuble. Ça pince l’arbre, ça le stresse, ça l’angoisse. Je le calme. Je lui explique tranquillement que je vais l’aider. « Ne vous inquiétez pas ». Je lui sors ses branches de là. Il se redresse, tout doucement. Il retourne dans sa position verticale, car il s’était plié de plusieurs étages pour me dire bonjour.

23-04-2021

Mon père me ramène en voiture. Juste avant le pont Gambetta, après l’arrêt de tram Roustaing, nous nous apprêtons à tourner rue Linuit mais décidons de passer par un autre itinéraire. Mon père emprunte une voie sur la gauche à laquelle je n’avais jamais fait attention. Elle mène à un pont qui passe entre deux grillages puis se prolonge au-dessus d’un champ. Un peu plus loin, il passe au-dessus de la rocade. Ce pont parallèle est gigantesque, à embranchements multiples, ça m’impressionne. La voiture n’est plus qu’un châssis supportant nos fauteuils, et le chemin se poursuit dans une vrille par-dessus la rocade puis l’eau, la frôlant. Je m’inquiète pour nos affaires. Mon père me rassure “Il n’y a pas à s’inquiéter. Il faut faire confiance à la force centripète.” Nous avons avec nous, sur les fauteuils, des papiers dans des chemises transparentes, des lunettes mais aussi un parpaing. Par deux fois, les papiers tombent à la surface de l’eau. Je réussis à les rattraper en tendant les bras la première fois, puis carrément en me contorsionnant entre les pilotis d’un ponton en bois sur lequel nous nous réceptionnons. Je sors de ce ponton par un toboggan rouge et mon père par un escalier.

06-10-2021

Un garçon essaie de démarrer son vélo électrique au début du cours Victor Hugo. Il doit s’assoir à l’arrière après avoir posé son pied sur une sorte de batterie installée au niveau d’un chariot. Puis se tracter vers la selle, un pied en équilibre. N’y arrivant pas il demande de l’aide à un petit groupe de gens pas loin de moi.

15-06-2022

Le soleil gonfle. Il va encore gonfler, gonfler, engloutir tout calmement. On est un groupe dans une cuisine à l’étage d’une tour moderne, vitrée. Et voilà, il s’approche tellement que ça y est. La corolle de magma pénètre par la fenêtre. Et si on se faisait un câlin pour ce dernier instant ?

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