05-11-2020
Janine me conduit en Espagne, une ville sur la côte, au nord, dans sa coupée sport rouge comme un ongle. Je visualise la cartographie, de Cenon à notre point d’arrivée… Morcilla ? Morceguilla ? On voyage dans la Hyundai. On franchit une première montagne dans un rebond vertigineux. On arrive au sommet. On bascule vers une première plaine en contre-bas. La voiture tombe dans le vide, ce qui n’inquiète absolument pas Janine qui fixe droit devant, sereine, souriante. On doit atteindre le sol. Voilà. Le trajet se poursuit. On franchit deux autres sommets de la même façon. Le troisième m’effraie tellement que je… (micro-éveil)… Janine me propose que l’on parte en Espagne, mais il me semble pourtant que l’on a déjà fait ce voyage. Des images de cartographies me reviennent, Cenon, la côte espagnole, une autoroute nommée ici « funéraire » comme un funiculaire funèbre. J’ai un mauvais pressentiment. Cette impression d’une possible cascade fatale, un crash dans la montagne me bloque. Je ne veux pas lui dire oui. Mais, n’y allons pas.
01-08-2022
Dans un bouquet d’arbres de la colline de l’Hautil à Andrésy, il y a une ruche posée à même le sol, un peu enterrée et de travers. Je suis avec deux ou trois garçons. L’un d’eux veut voler du miel. Je n’aime pas cette idée. Les abeilles en ont besoin et c’est le travail d’une apicultrice des environs. Malgré tout, nous ouvrons la ruche, et prenons l’un des rayons. Nous en badigeonnons une petite quantité sur un bâton. L’apicultrice nous a vu et de loin nous interpelle. Les autres veulent faire comme si nous n’avions pas entendu. C’est ridicule. Sur une branche en équilibre il y a un pot d’un kilo. Elle semble croire que c’est ce que nous avons volé. Je décide d’aller discuter avec elle car en réalité les garçons n’ont pris que l’équivalent de deux cuillères à soupe. Elle me croit. Puis elle décide de me montrer d’autres ruches à flanc de colline qui ont été construites en terre crue. Il faut desceller une lourde plaque qui m’évoque l’art du Moyen-Âge ou de l’Égypte copte. Une sorte de couloir relie les ruches, et on ne peut y entrer qu’à quatre pattes. Ça me fait penser au stockage de nourriture au Maghreb ou en Afrique de l’Ouest. L’apicultrice ouvre pour moi l’un des réservoirs : miel, gelée royale, énormes larves comestibles, matières précieuses. Elle finit par me parler d’un essaim vieillissant qui met tous ses efforts à produire une nouvelle reine.
15-03-2021
Je sors de l’immeuble, là où j’habite, à Mérignac. En face de mon immeuble, il y a juste devant le hall d’entrée un grand chêne américain. Je le vois depuis mon balcon au 7ème. Il s’incline pour que je le caresse. Je lui caresse les branches, les feuilles. Je vois qu’il est heureux car je lui donne de l’affection, il est content de partager avec moi. Moi aussi je suis contente. Quelqu’un sort du bâtiment, et sans faire attention, lui coince quelques branches dans la porte d’entrée de l’immeuble. Ça pince l’arbre, ça le stresse, ça l’angoisse. Je le calme. Je lui explique tranquillement que je vais l’aider. « Ne vous inquiétez pas ». Je lui sors ses branches de là. Il se redresse, tout doucement. Il retourne dans sa position verticale, car il s’était plié de plusieurs étages pour me dire bonjour.
22-03-2023
Je suis sur un tournage dans une zone désertique. Il y a plusieurs caravanes et un set matériel très important. Je dirige une très grosse équipe, on est en train de faire des essais de lumière sur une scène avec un décor peint qui reproduit exactement le lieu où nous sommes. Ma mère est avec moi parce qu’elle fait une dépression et que son médecin m’a conseillé de lui faire prendre l’air. Elle reste enfermée dans sa voiture (une vieille Mercedes class A qu’elle ne possède plus) toute la journée en plein soleil avec un gros manteau en laine. Les préparatifs sont enfin terminés je vais me reposer sous une tonnelle j’entends soudainement un bruit énorme. J’accours sur place avec mon assistant, ma mère a écrasé plusieurs spots tungsten en forme de coccinelle volkswagen de couleur jaune. Ils sont détruits irrémédiablement… Elle rejette complètement la faute sur moi en me disant que je n’ai qu’à ranger mes affaires ! Je pique une colère mémorable. Puis une fois calmé, je repars faire une sieste… Quand je reviens une heure après, elle déplace l’intégralité du matériel le long du grillage de clôture du site et une grande partie a disparu (sans doute volé)… J’ai perdu les deux tiers de mon matériel ! Comme elle n’est plus là, je lui téléphone pour avoir une explication. Elle me répond alors qu’il serait temps de grandir et que je fais tout le temps des histoires pour pas grand chose. Je reçois plusieurs appels et sms du client qui souhaite savoir si le tournage s’est bien passé… Je ne réponds pas… Et je quitte le pays sous un faux nom dans la soirée.
07-10-2023
Je descends / monte la pente rive droite. L’orage a l’air de s’approcher à toute allure. Alors je décide d’aller chez ma sœur plus précipitamment que prévu. Je longe une rue de terre et de goudron cernée de végétaux touffus, feuilles de robiniers dans la pente. Côté montant, des maisons dégoulinent d’eau et m’éclaboussent, moi et mon vélo. Des canalisations, des portes, une gouttière verticale qui jaillit. Je me rends compte que l’itinéraire ne me semble pas très clair, je ne suis plus certain de la rive où elle habite. J’en ai pour 20/30 minutes. Je roule vers une rue où il y a une grande agitation que je perçois tout au fond dans ma perspective, l’horizon entre les deux pans de la rue où je suis actuellement. Des jets de bouteilles, des chiens mécaniques, des jeunes hommes qui courent en tous sens, ça et là. Trop tard, je suis déjà engagé dans ce pan de ville. J’évite tout le verre au sol avec mes pneus. Il faut que je quitte vite les lieux, il ne faut pas que mon vélo crève. Je trace mais atterris dans une rue plus étroite qui monte, et forme un virage avec des petites rues parallèles. Énormément de bouteilles volent en tous sens, des gens crient, des bris de verre partout, je roule en mettant une main au-dessus de ma tête. Ça me stresse.
16-03-2021
Je rentre en bus, un Trans’Gironde, d’un peu loin, en passant par Talence. Je regarde un homme vers l’avant du bus, debout, il me regarde. Je le fuis aussitôt du regard pour m’évader par la fenêtre. Des paysages d’échoppes défilent, calmes et presque fades. On passe par le cours Gambetta. On prend lentement le virage entre la rue Roustaing et la rue Waldeck-Rousseau. J’envoie un texto à Claire : “c’est loupé pour le BBQ :/”
27-11-2021
Dans le tram C, je me fais contrôler. Je présente ma carte d’identité, puis on me demande mon QR code. Je ne parviens plus à circuler dans mon téléphone, à mettre la main sur mon pass sanitaire. Ma recherche est lente. On est désormais allé plus loin que l’arrêt où je souhaitais descendre. Ils fouillent mes affaires sans me demander. Je ne trouve décidément pas la preuve de mon vaccin. Eux pensent que je fais exprès.
29-08-2023
Tout en marchant, traversant des passages, sur des quais élargis, je chante « Le petit train » de Les Rita Mitsouko dès qu’un tram passe à côté de nous. Je me trouve très drôle et malin de sarcasmes.
01-03-2023
Je suis en consultation chez le médecin. Allongé sur la feuille de papier jetable, sur la table de consultation. Et sur le départ. Le médecin me tend un flacon d’huile essentielle de pensée sauvage. Déjà entamé mais il me le donne. Il en reste assez pour moi. Il est écrit 17.36 sur l’emballage, c’est peut-être le prix. « Et qu’est-ce que je vous dois pour la consultation ? » En me tenant la porte il répond « Pas le temps maintenant, mais je m’en occuperai plus tard, je vous enverrai ça. »