30-05-2022
Des caves immenses, très hautes de plafond. On y descend par un escalier très long, très abrupt. L’an dernier, dans ce lieu, était élevé un taureau. J’ai arrêté de m’en occuper et il est sûrement mort de faim. En tous cas on ne le voit plus. À la première salle immense succèdent beaucoup d’autres salles où il fait très sombre. Elles ne sont pas cartographiées. Pour voir le taureau, il fallait attendre qu’il vienne dans la première salle, un peu plus lumineuse. On me confie l’élevage d’un ou plusieurs nouveaux taureaux. Je suis content et en même temps un peu ennuyé d’avoir laissé mourir un animal l’année précédente (ce que je suis le seul à savoir). Mais quand je veux descendre aux caves pour construire une clôture, je me rends compte qu’elles sont devenues dangereuses : un géant à tête de taureau y vit désormais. Je le sais, sans l’avoir vu. Je remonte des caves. J’arrive dans un grand hall luxueusement décoré, si haut de plafond que deux passerelles superposées le traversent, séparées l’une de l’autre de plusieurs mètres. Du plancher, en sautant, je m’accroche à la première et m’y hisse à la force des bras. La passerelle est très éclairée, fermée par des grilles ouvragées. Une moquette ou un tapis rouge en recouvre le sol, et des sortes de portiques rituels asiatiques, derrière lesquels on voit des portes pleines, en forment les extrémités. Je suis davantage en sécurité sur la passerelle qu’en bas, même si j’ai peur de voir arriver cet homme à tête de taureau, furieux… S’il passait la porte, il ne pourrait de toutes façons pas franchir le portique…
06-11-2023
Dans un tram (B, mais rive droite en mode A géographiquement, mais longeant le fleuve vers l’estuaire, comme le B vers Bacalan mais en miroir, mais aussi un peu C c’est car il me permet de rejoindre la gare si je choisis le bon terminus ou m’arrête au bon arrêt) je remarque soudain un système de comptage de passagers près de la porte. Le boîtier a la forme d’une borne pour valider. Deux écrans sont complétés par une sorte de petit buste métallique, ça doit fonctionner avec un réflecteur, un laser, un truc du genre et être relié à la borne de validation. C’est pour vérifier les statistiques de fraude sans doute. Je fais remarquer la machine à un passager. Ça me distrait suffisamment pour que je loupe mon arrêt. Merde j’allais déjà avoir mon train ric-rac. Comme je m’en suis rendu compte assez vite et me sens assez réactif, je tente d’attraper le tram en sens inverse à l’arrêt suivant. Je descends mais rien à l’horizon. Sept minutes d’attente ! Je vais essayer à pied. Le tronçon est finalement assez long jusqu’à l’arrêt précédent. Tout en marchant je commence à me l’avouer, mon train sera parti sans moi, pffff.
21-12-2022
Je sors d’un hangar. Pour poursuivre mon chemin, je dois passer par une sorte de plateforme, une rampe semblable à un toboggan vu d’en bas, mais si incliné qu’elle finit carrément à la verticale. Il y a deux grands-mères qui s’apprêtent à faire la même escalade que moi. Ça m’inquiète pour elles. J’entends « Lucida a beau être vieille, elle est très agile ». Je passe quand même le premier, pour les dissuader si jamais ça me paraissait insurmontable. Arrivé dans la partie très inclinée, je manque de leur dégringoler dessus. « Non, mais vraiment, Lucida en est capable ». Alors je laisse les deux mamies me passer devant, en me disant que je pourrais leur faire une parade, retenir leur chute, si jamais.
27-03-2023
Au courrier du jour je reçois une enveloppe kraft qui contient juste 4 photos polaroïd. Elles présentent toutes les éléments d’un même lieu : un lac de la région qui m’est alors familier. Je les inspecte avec beaucoup de soin puis je découvre un message au dos d’une des vues : it’s time for her to wake up. J’aligne alors les images sur la table et je me retrouve immédiatement sur place. La nuit tombe je vois une silhouette qui avance dans le crépuscule. Je ne sais pas si c’est moi, cette personne qui ne me ressemble pas et que je vois comme si j’étais sorti de mon corps, ou bien si c’est un autre. Ce questionnement irrésolu provoque en moi un profond malaise. À mesure que l’on chemine, les lieux me semblent de plus en plus étranges. L’atmosphère est électrique. Je suis fasciné par la lumière et les couleurs irréelles et je ne ressens aucune crainte malgré la pénombre qui nous gagne peu à peu. Tandis que je/nous progressons, une lueur rouge nous accompagne et nous guide. Sa présence est rassurante c’est presque comme s’il s’agissait d’une entité qui nous ouvre la voie. Sur la berge, je finis par trouver un monticule sur lequel un serpent mort a été placé pour former le chiffre 9. C’est le signe que nous cherchions. On creuse alors le sol et on ne tarde pas à découvrir de curieux cristaux luminescents. Leur lueur m’envahit et me traverse. Soudain le sol tremble le vent souffle violemment, le ciel change de couleur à plusieurs reprises. Un grondement assourdissant emplit les lieux. Je suis brutalement réveillé par un hurlement rauque. C’est moi qui crie !
08-10-2020
Sur les quais, ambiance Bordeaux, Porto. C’est marée haute, des vagues énormes ! On est un groupe d’amis et de famille tout mélangé. Quelqu’un propose d’aller manger portugais. Tout le monde trouve ça super insolite et est d’accord. Malika, Patrick, les autres, tout le monde. Tout le monde, sauf une personne qui reste plantée là avec sa couronne et ses escarpins dorées : la reine ! Elisabeth refuse de manger portugais ! – Allez, insista l’un de nous qui avait sans doute faim. Allez, on y va ! C’est décidé ! – Il n’en est pas question, répondit la reine. Je décidai d’intervenir : – Allez venez, c’est une cuisine très fine… Je négligeai d’ajouter la formule Sa majesté. Sans dire mot, la reine prit ses cliques et ses claques, m’obligeant de courir après. Elle faisait un caprice ! La petite dame trébucha et fit exprès beaucoup de bruit. Je la ramassai comme si elle était une poupée et nous entrâmes dans une maison, en direction d’une chambre. Feignant une migraine pour montrer qu’elle n’était pas contente, la reine se laissa tomber en arrière sur un lit couvert d’un édredon, doré comme la couronne sur sa tête, doré comme les chaussures à ses pieds qui dépassaient du bord du lit. Elle se ficha d’être allongée à moitié sur une bosse et ne s’inquiéta pas, bien sûr, que la bosse était un dormeur !
29-04-2021
Je suis dans une soirée organisée dans une friche. Je ne connais pas cet endroit. Je suis ici à titre d’invitée. Il y a beaucoup de personnes, des grands couloirs. Je déambule. Je cherche Pascal du regard. Il est avec son frère, il porte un bermuda hawaïen. Je les retrouve dans plusieurs espaces. Il y a des espaces extérieurs que j’entrevois derrière des grillages, et des espaces intérieurs qui sont surtout de grands halls. Je m’approche de Pascal dans une cour, lui demande de l’attention et on se fâche. Je retourne déambuler en bas. J’arrive dans un espace de toilettes, douches, un peu inondé. De l’eau coule d’une installation de plomberie douteuse et un peu monstrueuse installée au plafond. Je préviens des personnes, qui me répondent qu’on est dans un lieu éphémère, qu’elles ne peuvent rien faire. Je vais vers la sortie et je me rends compte que le chemin est aussi inondé. C’est plus un torrent qu’un chemin. Un groupe se missionne. Il faut ouvrir un portail qui a l’air indéplaçable. On me donne des bonbons dont deux tombent par terre. Quelqu’un les ramasse et me les rends. Lorsque je les ai en main, ils se transforment en guimauve rose. Il nous faut ouvrir ce portail pour dégager un nouveau chemin. On s’y attèle.
07-10-2023
Je descends / monte la pente rive droite. L’orage a l’air de s’approcher à toute allure. Alors je décide d’aller chez ma sœur plus précipitamment que prévu. Je longe une rue de terre et de goudron cernée de végétaux touffus, feuilles de robiniers dans la pente. Côté montant, des maisons dégoulinent d’eau et m’éclaboussent, moi et mon vélo. Des canalisations, des portes, une gouttière verticale qui jaillit. Je me rends compte que l’itinéraire ne me semble pas très clair, je ne suis plus certain de la rive où elle habite. J’en ai pour 20/30 minutes. Je roule vers une rue où il y a une grande agitation que je perçois tout au fond dans ma perspective, l’horizon entre les deux pans de la rue où je suis actuellement. Des jets de bouteilles, des chiens mécaniques, des jeunes hommes qui courent en tous sens, ça et là. Trop tard, je suis déjà engagé dans ce pan de ville. J’évite tout le verre au sol avec mes pneus. Il faut que je quitte vite les lieux, il ne faut pas que mon vélo crève. Je trace mais atterris dans une rue plus étroite qui monte, et forme un virage avec des petites rues parallèles. Énormément de bouteilles volent en tous sens, des gens crient, des bris de verre partout, je roule en mettant une main au-dessus de ma tête. Ça me stresse.
28-05-2021
Vers la route de Toulouse, j’emprunte un rond-point à vélo et à contre-sens en direction de Bègles, dans des petits dédales de rues. Je m’arrête devant un mur public en parpaings gris, et j’appelle la mairie. Une femme me répond « Monsieur M, monsieur vous devez être surpris que je vous réponde comme ça, justement j’étais sur votre dossier, vous vous demandez où ça en est ». Je commence à escalader le mur devant moi, vertigineux, tout en poursuivant la conversation dans un périlleux appel main-libre, étouffant mes efforts au maximum pour ne par intriguer mon interlocutrice. Je lui précise que j’appelle car je suis passé pour une histoire de carte d’identité. Je chevauche la crête du très haut mur, angoissant d’une possible chute, mais me dirigeant vers une descente encore plus périlleuse. « Il y a eu un problème de graphie lorsque ma collègue a recopié votre date de naissance, vous êtes bien né en 1997 ? – Non, en 1987. – Ah mince ». Je poursuis, m’accrochant des deux mains en me contractant pour descendre lentement le long d’un pan de 2,30 mètres environ, surplombant un vide de plus de six mètres. Je me dis que ce serait tragi-comique de tomber et de mourir à cet instant, au moment même où je parle avec une employée municipale de mes papiers d’identité et de ma date de naissance.
31-07-2021
Deux hommes, frères ou associés, discutent avec moi, essaient de me convaincre. Ils ont apporté un prototype pour me montrer de quoi ils sont capables. C’est une sorte d’enseigne. Je regrette qu’il y ait un accent circonflexe malvenu sur le mot fûmer, mais je n’ose rien dire. Je décline l’offre et conserve le prototype. Il y a une autre négociation en cours avec eux, pas commerciale, et à laquelle est liée une amie, Annabel. Ils savent que je la connais. Pourtant, lorsque je la croise un peu plus tard avec eux, dans un dédale de couloirs aux murs vitrés, je fais en sorte qu’elle ne me voie pas. La honte me pousse à me cacher. Annabel est resplendissante, son large sourire est comme une publicité pour le bonheur. Cela me met mal à l’aise. Dans un parking, je retrouve une partie du prototype. Seul le mot fûmer, en rouge, dont j’enlève l’accent qui n’est qu’un simple tiret maintenu par un morceau de métal que je casse avec la main. Les deux hommes, toujours là, essaient tour à tour de me convaincre de je ne sais quoi.