28-05-2021
Vers la route de Toulouse, j’emprunte un rond-point à vélo et à contre-sens en direction de Bègles, dans des petits dédales de rues. Je m’arrête devant un mur public en parpaings gris, et j’appelle la mairie. Une femme me répond « Monsieur M, monsieur vous devez être surpris que je vous réponde comme ça, justement j’étais sur votre dossier, vous vous demandez où ça en est ». Je commence à escalader le mur devant moi, vertigineux, tout en poursuivant la conversation dans un périlleux appel main-libre, étouffant mes efforts au maximum pour ne par intriguer mon interlocutrice. Je lui précise que j’appelle car je suis passé pour une histoire de carte d’identité. Je chevauche la crête du très haut mur, angoissant d’une possible chute, mais me dirigeant vers une descente encore plus périlleuse. « Il y a eu un problème de graphie lorsque ma collègue a recopié votre date de naissance, vous êtes bien né en 1997 ? – Non, en 1987. – Ah mince ». Je poursuis, m’accrochant des deux mains en me contractant pour descendre lentement le long d’un pan de 2,30 mètres environ, surplombant un vide de plus de six mètres. Je me dis que ce serait tragi-comique de tomber et de mourir à cet instant, au moment même où je parle avec une employée municipale de mes papiers d’identité et de ma date de naissance.