20-07-2023

Melvyn, doctorant métis antillais, fait une présentation dans une grande salle un peu vide de l’EHESS. Il y a peu d’étudiants pour l’écouter, c’est un peu entre-soi. Il étudie une petite diaspora, en particulier leur langue et explique beaucoup de choses subtiles à ce sujet. Curieusement il ne veut pas dire d’où vient cette communauté ni dans quelle ville européenne elle vit. Certaines images qu’il projette, notamment la vue aérienne d’une place ancienne avec un bâtiment moderne, permettent de déduire qu’il s’agit de chrétiens orthodoxes d’Éthiopie. Melvyn montre ensuite les vidéos d’un quartier qui abrite une communauté orthodoxe, des Russes et des Arméniens. On le comprend à la forme d’une église et aux caractères cyrilliques sur certains bâtiments. Puis c’est la soutenance de thèse de Melvyn. Maria et moi sommes le seul public. Les tables sont alignées dans une disposition de salle de classe. Chauve, grosse moustache, grosses lunettes rondes, l’assesseur est assis face à Melvyn. Il ressemble à un intellectuel des années 1970 ; probablement un linguiste ou un ethnologue. La soutenance n’est pas très formalisée. Il est le seul membre du jury. Il est bienviellant. Pourtant, lorsque le doctorant commence à parler de la langue de cette population, l’assesseur se rend compte qu’il lui manque des bases très élémentaires, comme le verbe « lire », dont il ne connaît pas la traduction.