22-04-2020
Je suis rive droite, sur les berges. L’eau est juste là, facilement accessible, elle a l’air douce et calme, presque sans courant. Je reconnais cette courbe caractéristique, le méandre autour duquel la ville s’organise. Je me glisse dans l’eau. Il fait beau. Les façades des bâtiments de la rive gauche sont une sensation invisible. Tout, à l’horizon, est bas. Je nage dans une eau blanchie, comme par des limons calcaires et doux. Je suis le seul nageur, c’est très agréable. Je nage tranquillement, vers le sud. Mais je remarque une petite caméra flottante qui me suit. Une présence, comme téléguidée, dans mon sillage. Je m’arrête, je pense que j’ai pieds. Le fleuve ressemble à une fabrication plus qu’à une chose naturelle. J’attrape cette caméra, je la jette, pour reprendre aussitôt ma brasse sans être traqué. Quelques mètres plus loin, je réalise que je suis toujours suivi. Aux abords d’une sorte de muret, le niveau de l’eau diminue. Je décide de m’y planquer. Heureux de ma ruse, je jette un œil à la petite coque de plastique waterproof. Elle est stoppée, s’embourbe dans des volutes d’air qui se mêlent aux eaux du fleuve. Elle ne parvient pas à me suivre jusqu’ici, elle patine, elle s’étouffe. Je vois l’œil de l’objectif à travers une couche de plexiglas. Cette machine ressemble à un œuf, une sorte de drone aquatique.
12-11-2021
Dans le parc de la résidence Les Lucioles à Talence, on est trois. Un petit à ma gauche, une adulte à ma droite. L’adulte lance le fil de sa canne à pêche. Il se déroule sans qu’elle ne parvienne à le maîtriser. Je lui fais une démo, j’improvise des gestes super précis alors que je les découvre. Je jette la ligne, je stoppe mon lancée avec le pouce à l’endroit d’un engrenage, je rembobine à l’aide d’un moulinet. On remet nos cannes à pêches à zéro. On s’aligne. Je suis toujours entre les deux. Top, on lance. Le petit fait un flop, l’adulte un lancé bancal. Mon lancé de ligne est tout simplement fabuleux ! Le petit point jaune fluo en guise d’appât se pose délicatement en flottant sur l’herbe. Derrière nous, des commentaires émerveillés. Dans des bungalows, on me déclare vainqueur, on va me décerner le prix. Une équipe de régie prépare des documents, trois papiers à me remettre dont un compte-rendu et un chèque. Mon père est là et m’encourage à regarder combien j’ai gagné. 400 euros, il dit « C’est bien, c’est une belle somme. »
09-10-2021
J’entre dans un tunnel avec des gens. Il y a un grand couloir de plusieurs kilomètres que l’on va remonter. Quelqu’un est à cheval. Dans la main, je tiens une frange métallique que j’agite devant un projecteur lumineux de discothèque, mais ça ne produit pas beaucoup de reflets, ça me déçoit. On me dit que j’aurais pu le faire sur un vélo, ce trajet. On entame la course. Je demande au cavalier si il va trotter ou galoper (je dis d’abord galoter et me corrige). Dans le couloir, il y a différentes sections, toutes de la même taille, séparées par des portes entrouvertes grillagées. Des choses sont parfois entreposées sur la droite, des tubes, du métal, etc. Je tape dessus en passant et c’est musical.
21-06-2021
Anne présente son travail dans la nef du Capc. Elle explique que des cochons et des biquettes se promèneront dans son exposition. Un cochon rose visiblement inquiet surgit par la droite. Le public est nombreux à assister à la présentation. Le cochon passe à travers une cimaise. Peut-être qu’il s’est blessé. Je suis assis sur une table face à Anne. Elle mène sa présentation de façon assez intimiste, en s’adressant à des petits groupes de personnes. Le cochon réapparaît et s’approche de ma chaise, j’ai l’impression qu’il ne fait peur qu’à moi. Un second artiste présente son travail, je suis assis sur des marches. Il sort un hélicoptère télécommandé dans la nef ce qui plaît beaucoup à un groupe d’enfants.
15-05-2021
Dans un appartement dont les fenêtres sont camouflées par des tissus, rideaux, stores, on regarde la projection d’une image de paysage sur le mur, avec un petit groupe dont une dame à cheveux gris et lunettes. On regarde la façon dont le soleil rentre malgré tout dans la pièce, se projette çà et là, se mêle à l’image de paysage. Ceci doit nous donner le résultat d’un sondage que l’on cherche encore à interpréter. Je remarque que les lignes ont bougé pour l’UMP par rapport à ce matin. La fenêtre à gauche est plongée dans l’ombre mais une fenêtre se reflète désormais à droite, sur le tissu du canapé.
14-04-2021
Je passe un concours pour être curatrice, quelque chose comme ça, dans une institution d’art contemporain. J’entre dans un bâtiment chic, ambiance vernissage huppé avec Marina. Je sais d’emblée que je n’ai aucune chance de me mesurer à elle dans les domaines demandés, cela m’enlève toute pression. Marina vaque à des salutations mondaines, je zone de droite et de gauche. Je suis détendue. Je trouve Colas et Angélique, une fille qui était au collège avec moi. On parle du concours. Angélique parle beaucoup, elle utilise des mots conceptuels. Je suis surprise et m’éloigne. L’ambiance vernissage se transforme en ambiance club, la lumière se tamise. Je pousse une porte et me retrouve dans un espace plus crusty. Trois métalleux sont assis à une table, ils discutent en finissant une bouteille de punch dans une bouteille en plastique. Je pousse une autre porte et me retrouve à l’extérieur sur une place de village. Quelques voitures sont garées. Je me retourne et remarque que la porte par laquelle je viens de sortir est l’entrée d’un PMU. Je m’approche. Elle est fermée. Je frappe. Un homme métis vient m’ouvrir. Il me laisse entrer, on discute, on rigole. Ambiance total clubbing à l’intérieur. Jean, tout feu, tout flamme, habillé de noir, accourt vers moi. Il est content de me voir, me prend dans ses bras. Il veut me présenter le propriétaire du club qui est derrière le bar. C’est l’homme qui m’a ouvert la porte. On se sourit. Sentiment d’acceptation. Jean me dit qu’il veut me montrer quelque chose. On sort par une nouvelle porte et on arrive sur une petite place sur laquelle se trouve une bouteille remplie d’un liquide jaune un peu dégueulasse. Un pistolet à eau, ultra coloré et ultra grand, surgit dans les mains de Jean qui vise la bouteille en virevoltant. C’est drôle, on s’amuse. On décide quand même de rentrer car le concours nous revient en tête. Lorsqu’on rentre dans le bâtiment, l’ambiance est en effet celle d’un examen, sauf qu’il n’y a personne. On est en retard. Je suis détendue. On cherche où on doit aller et Jean me montre une liste sur laquelle est noté un lieu. Il me dit d’aller dans ce lieu, mais je ne veux pas. Il est important pour moi de trouver mon nom sur une liste. Je rejoins Laurine qui me dit que Colas devrait dessiner dans le livre que l’on doit rendre. Quelqu’un oppose un livre dont les feuilles sont totalement blanches. Je vois ce livre qui se feuillette.
17-03-2021
Je suis à Toulouse, je marche vers chez Aïsha. Je suis dans la bonne rue, « rue d’Arcuse » et sors mon téléphone pour trouver dans l’historique de nos messages son numéro de porte. Leslie M. s’affiche sur mon écran, elle m’appelle. C’est sans doute la technicienne municipale que j’avais croisé en décembre, je ne sais pas ce qu’elle a à me dire, je ne réponds pas. L’immeuble d’Aïsha est au 53, je suis sur le trottoir de droite, à l’ombre, au niveau des premiers numéros de la rue… Je dois avancer, mais déjà la rue se termine, ou plutôt est interrompue, par un immeuble qui lui donne l’apparence d’une impasse. Je continue jusqu’à cet immeuble que je décide de traverser pour aller jusqu’à ma destination, de l’autre côté, dans la suite de la rue d’Arcuse. J’entre. Suit un petit escalier à gauche qui m’amène dans un hall. J’évite consciencieusement une dame âgée pour respecter les gestes-barrières. Il y a ici une standardiste, elle est âgée elle aussi. C’est l’accueil. Je sors de l’immeuble et me retrouve assis dans une voiture, dos à la conductrice et face à deux passagères âgées, heureuses d’être assises dans le bon sens. Une voix de transport en commun annonce « prochain arrêt : Canéjean », je me retourne alors et explique à la conductrice que je me suis trompé. On suit une grande boucle semblable à une entrée de rocade. Elle me dépose dès qu’elle peut, à l’entrée d’une carrière, sous les piliers en béton d’un pont. Je regarde sa voiture partir tout en vérifiant que j’ai toujours mon téléphone dans les poches de mon manteau. Je ne le retrouve d’abord pas, ça me panique, mais en ressens finalement la forme dans la poche près de mon cœur. Si je ne parviens pas à me réorienter, je vais prévenir Aïsha de mon égarement. Je grimpe quelques marches qui donnent sur une descente escarpée en calcaire. Une fente dans la surface du sol blanc beige solide poudreux pourrait me servir de toboggan naturel pour accélérer ma cadence. J’entreprends cette glissade salissante. Sur les côtés, des gens montent tandis que je descends sur ce sol rêche. Je me décale sur des reliefs calcaires à ma droite, me redresse et aperçois au loin mon objectif initial à l’horizon. Je distingue tout un pan de la ville, dont une tour, peut-être l’immeuble qui coupait la rue d’Arcuse en deux.
01-06-2020
Depuis une rue basse et resserrée type tronçon Nansouty-Victoire, je franchis le seuil d’un kebab vitré. Il y a un comptoir, et des panneaux pour commander à ma droite, rectangles de plastique brillant suspendus au plafond. Tout au fond, il y a une seconde grande baie, une vitrine sur la ville qui donne sur une sorte de cours de la Somme. C’est grand, c’est clair, c’est traversant. Ça se présente à moi. En un regard, je me retrouve dans un bus avec Françoise. Thomas m’appelle en visio sur mon téléphone. Je réponds. Il apparaît à travers plusieurs applis qui s’enchaînent, se déchainent. On dialogue. Je montre Françoise à la webcam, à Thomas dans l’écran. Je ne sais pas dans quel sens nous roulons, il y a des ambiances de trottoirs aux fenêtres. Ça roule, ça défile, ça révèle. Je sais qu’il y a quelque chose dans un sens comme une gare ou un centre … c’est un point qui aspire.